Slash use JavaScript. If you see this message, you should enable JavaScript on the preferences web browser ! Germain fait sa télé : Concept
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Concept

Dans cette série, qui se compose d'épisodes très courts, j'incarne un personnage dont le quotidien ressemble à celui de monsieur tout le monde. Cependant une sorte de dédoublement de la personnalité opère sur cet étrange individu qui ne s'exprime qu'avec les voix des protagonistes de la télévision.

Cette proposition souligne évidemment avec humour les effets de projection et d'identification du spectateur aux vedettes du petit écran. Ce personnage un peu fou possédé par la télévision incarne à l'extrême la fascination que nous avons tous (à différents degrés) pour ce médium.

Ce qui est critiqué ça n'est pas le médium mais bien l'utilisation qui en est faite et les manipulations qui sont opérées sur le téléspectateur.

La télévision fabrique des modèles de comportement et des attitudes stéréotypées qu'il est parfois bon de révéler et de décoder.

En détournant les bandes son des programmes télé et en les plaquant sur les images du quotidien de ''Germain'' se produit un décalage opérant comme un filtre, qui permet au téléspectateur d'accéder à un autre niveau de lecture.

La mise en relief de la bande son, dépouillée de son image d'origine (puissance de séduction) dévoile la pauvreté imaginaire, et révèle parfois les propos idéologiques ou les ''messages'' cachés derrière les apparences spectaculaires.

 

 

Le concept est né en 1995 lorsque j'étais étudiant à l'Ecole d'Art de Dijon.

Je me questionnais sur le phénomène télévisuel et la place du spectateur dans l'œuvre.

L'idée de créer un personnage qui s'exprime en play-back sur les bandes son de la télévision est née d'une expérience.

En début d'après-midi, lorsque je passais devant les appartements de mes voisins d'immeuble pour me rendre aux Beaux-Arts, j'entendais le feuilleton Les Feux de l'Amour à travers les portes.

Je me suis alors imaginé que les dialogues provenaient de la bouche des occupants et non plus des postes de télévision. Je trouvais le décalage amusant car personne ne parle comme dans Les Feux de l'Amour en faisant sa vaisselle à 14H00 : «...Tu ne vois donc pas que le passé refuse de rester dans le passé et qu'il nous attire sans arrêt l'un vers l'autre...»

En 1994, j'ai tourné une première vidéo Les Matins d'Adrien en recréant ce décalage.

Je faisais rejouer à un comédien, Hervé Pichon, des scènes du quotidien en play-back sur la bande son des Feux de l'Amour.

En 1999, Claire Doutriaux et Paul Ouazan, co-responsables de l’Atelier de Recherche de La Sept-ARTE, programment Les Matins d'Adrien dans leur émission expérimentale SWITCH 3/5 - Les Nuits de la pleine Lune dédiée à la création audiovisuelle et diffusée sur ARTE.

En 2002 et 2003, l'aventure se poursuit avec l'Atelier de Recherche d'Arte France dans le programme Die Nacht / La Nuit où cette fois-ci Paul Ouazan me propose de décliner Les Matins d'Adrien en série. J'endosse le rôle, le projet devient Germain fait sa télé et je réalise 11 épisodes pour cette émission diffusée mensuellement sur ARTE.

Entre 2005 et 2007, Arielle Saracco directrice des programmes de CANAL+ programme la série Germain fait sa télé tous les samedis midis en clair. Je réalise 76 épisodes pour la chaîne.

Cette recherche se poursuit à partir de 2009 dans le magazine Mensomadaire, à l'invitation de Pascale Faure, responsable des programmes courts de CANAL+, qui avait déjà programmé des épisodes en 2005 et 2006.